Juin 2019
En s’établissant à 1.25 % en juin 2019, les taux des crédits immobiliers sont
- 4,5 fois moins élevés qu’au début des années 2000
- 11 fois moins élevés qu’à la fin des années 80 !
Pour plus de détails sur les analyses, se reporter à la publication du 2éme trimestre 2019.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | juin 2019 | mai 2019 | TENDANCE |
Taux | 1,25 % | 1,29 % | |
Durée |
231 mois |
229 mois 19,1 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1.28 % |
1,34 % |
|
Marché de l’ancien Dont accession seule |
1.26 % 1.26 % |
1,29 % 1.29 % |
|
Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
|
En année glissante | Montant de Production + 11,2 % Nombre de prêts + 3,4 % |
Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.25 % en moyenne.
Il sont au niveau le plus bas jamais constaté, sous le plancher de novembre 2016 (1.33 %).
Il sont donc inférieurs au rythme de l'inflation depuis le mois de juin 2018. C'est une situation encore jamais vue depuis la Libération. Car si au début des année 50, puis en 1958 ou en 1974, ces taux d'intérêt s'étaient établis sous l'inflation, ce n'était pas en raison de leur faiblesse, mais parce que les prix augmentaient alors de plus de 10 % en 1 an.
Ainsi en juin, les taux des crédits immobiliers étaient 4 fois moindres qu’au début des années 2000 … et presque 11 fois moins élevés qu’au début des années 80 !
Depuis un an les taux ont diminué de :
- 20 points de base sur l'ensemble du marché pour 1.25 % en juin 2019
- 20 points de base sur le marché de l'ancien pour 1.26 % en juin 2019
- 21 points de base sur le marché du neuf pour 1.28 % en juin 2019
Les taux restent donc inférieurs à leur niveau de juin 2018, de :
- 26 points de base environ sur les prêts à taux fixe à 15 ans et à 20 ans
- 28 points de base sur les prêts à 25 ans.
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,21 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,10 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,38 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Juin 2018 | 1,45 | 1,25 | 1,43 | 1,67 |
Décembre 2018 | 1,44 | 1,21 | 1,41 | 1,63 |
Juin 2019 | 1,25 | 0,99 | 1,17 | 1,39 |
TAUX PAR GROUPES
La moitié des ménages qui empruntent sur 15 ans ont bénéficié de prêts inférieurs à 1 % ; les taux dont ils ont bénéficié en juin 2019 étaient de 24 points inférieurs à ceux de l’année précédente.
Et ce sont les emprunteurs du 4ème groupe, quelle que soit la durée des prêts contractés, qui ont bénéficié des baisses de taux les plus importantes, depuis un an : de l’ordre de 32 points de base en moyenne. En revanche la baisse a été plus modeste pour les autres emprunteurs, de l’ordre de 25 points de base en moyenne.
Juin 2019 | Juin 2018 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 0,77 | 0,94 | 1,18 | 1,01 | 1,16 | 1,41 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 0,93 | 1,10 | 1,33 | 1,17 | 1,34 | 1,59 |
(en %) | 3ème groupe | 1,03 | 1,22 | 1,45 | 1,28 | 1,47 | 1,69 |
4ème groupe | 1,22 | 1,41 | 1,64 | 1,55 | 1,72 | 1,96 | |
Ensemble | 0,99 | 1,17 | 1,39 | 1,25 | 1,43 | 1,67 |
DURÉE
En juin 2019, la durée des prêts s’élève à 231 mois en moyenne.
Depuis le début de 2014, les durées des prêts bancaires se sont allongées de 30 mois.
Jamais les durées des prêts bancaires n’ont été aussi élevées.
La baisse des taux d’intérêt a rendu possible cette évolution : sans cela, la détérioration de la solvabilité des emprunteurs affectés par la hausse des prix de l’immobilier aurait pesé sur l’activité des marchés immobiliers et sur la production de crédit. Mais à elle seule, cette amélioration des conditions de crédit n’aurait pas permis la réalisation des projets immobiliers d’une large partie de la demande
Dans le cas des seuls prêts bancaires à l’accession, 42.3 %des prêts sont à 25 ans en juin 2019 (72,3 % à 20 ans et plus).
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accession | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2018 | 2,2 | 9,6 | 22,1 | 30,7 | 34,8 | 0,6 | 100,0 | |
T1-2019 | 1,6 | 7,9 | 19,7 | 30,8 | 39,3 | 0,8 | 100,0 | |
T2-2019 | 1,4 | 7,7 | 19,2 | 29,9 | 41,2 | 0,7 | 100,0 | |
Juin 2019 | 1,4 | 7,1 | 19,0 | 30,0 | 41,6 | 0,7 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Jusqu’au printemps 2018, la demande de crédits immobiliers s’était contractée en réponse à la dégradation de la solvabilité provoquée par la hausse des prix de l’immobilier, puis par la détérioration des dispositifs publics de soutien à l’accession à la propriété.
Les établissements bancaires ont ensuite largement allégé leurs exigences en matière d’apport personnel : cela a permis d’enrayer la baisse de la production bancaire classique. Dès l’été 2018, elle s’est d’ailleurs redressée, encouragée par l’amélioration des conditions de crédit qui s’est poursuivie dans le même temps.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
2éme trimestre 2019 |
+ 5.2 % |
-0.9 % |
Juillet 2018 à juin 2019 |
+ 11.2 % |
+ 3.4 % |
Après plusieurs mois d'une activité intense, le marché des crédits connaît une pause quand on considère l'évolution en rythme trimestriel glissant (tableau).
Sur un rythme annuel glissant, on constate encore le bénéfice d'un "effet de base" imputable aux mauvais chiffres du début de l'année 2018, l'activité mesurée en niveau annuel glissant est donc encore en progression, avec en juin 2019 :
- + 11,2 % pour la production contre -3,2 %, il y a un an à la même époque
- + 3,4 % pour le nombre de prêts bancaires accordés contre -8,5 % il y a un an.
COÛT RELATIF MOYEN
Après avoir progressé à un rythme soutenu depuis 2016 (dont + 3.5 % en 2018), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente toujours rapidement (+ 3.5 % pour le premier semestre de 2019, en glissement annuel).
Aussi, le coût relatif se maintient à haut niveau à 4.4 années de revenus en juin 2019, contre 4.3 années de revenus il y a un an à la même époque. Il se maintient ainsi sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu'alors.
En effet, les revenus des ménages qui réalisent ces opérations n’augmentent que doucement depuis le début d’année (+ 0.2 % pour le premier semestre de 2019, en glissement annuel), bien en deçà de la hausse du coût des opérations : la progression de la part des clientèles jeunes et/ou modestes rendue possible par des taux d’apport personnel exigés particulièrement bas explique cela.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Dans le même temps, le niveau de l’apport personnel baisse toujours rapidement.
Les taux d’apport personnel des emprunteurs diminuent toujours, descendant à des niveaux jamais observés par le passé (14,2% en moyenne sur le 1er semestre 2019) : les établissements bancaires souhaitent ainsi répondre largement à la demande de ménages jeunes et/ou modestes, faiblement dotés en apport personnel, mais qui n’auraient pu sans cela réaliser leurs projets immobiliers, même aux conditions de crédit exceptionnelles qui leur sont proposées.
En dépit de ces conditions, l’indicateur de solvabilité de la demande ne parvient pas à se ressaisir, confirmant le recul observé depuis la fin de 2016. La dégradation des soutiens publics et les conséquences de la hausse des coûts des opérations réalisées pèsent toujours lourdement sur l’indicateur de solvabilité.