Février 2019
Les évolutions qui sont intervenues depuis le printemps 2018 sont remarquables : stabilité des taux à bas niveau depuis 1 an, taux d'intérêt réels qui restent négatifs, durée moyenne au plus haut et baisse de l’exigence pour le niveau de l’apport personnel.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | FÉvrier 2019 | JANVIER 2019 | TENDANCE | |
Taux | 1,44 % | 1,45 % | ||
Durée |
230 mois |
229 mois 19.2 ans |
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Marché du neuf Dont accession seule |
1,46 % |
1,49 % |
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Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,47 % 1.47 % |
1,47 % 1.47 % |
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Activité marché des crédits |
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Montant de Production |
|
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En année glissante | Montant de Production + 7.5% Nombre de prêts - 0.5 % |
Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.44 % en moyenne, contre 1.45% en janvier 2019.
- stabilité des taux des crédits immobiliers à bas niveau depuis 1 an
- taux d’intérêt réels qui restent négatifs pour le neuvième mois consécutif, décrivant une situation inédite depuis 1974
- augmentation des durées des crédits accordés et baisse de l’exigence pour le niveau de l’apport personnel qui dessinent un paysage jamais observé par le passé : l’accès aux crédits immobiliers n’a jamais été rendu aussi facile par les établissements bancaires.
Cette situation est devenue possible grâce aux conditions de financement et de refinancement de la production qui prévalent, alors que la concurrence entre les établissements de crédit reste vive.
Par rapport à février 2018 et compte tenu des évolutions récentes, les taux des prêts à taux fixe, sont inférieurs de :
. 9 points de base sur les prêts à taux fixe de 15 ans et 20 ans
. 13 points de base sur les prêts à 25 ans
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,21 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,10 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,38 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Février 2018 | 1,48 | 1,31 | 1,48 | 1,76 |
Décembre 2018 | 1,44 | 1,21 | 1,41 | 1,63 |
Février 2019 | 1,44 | 1,22 | 1,39 | 1,63 |
TAUX PAR GROUPES
Pour les emprunteurs du 3ème groupe, la baisse est de :
. 13 points pour les prêts à 25 ans
. 8 points pour les autres durées de prêts.
En revanche pour les emprunteurs du 1er groupe, voire pour ceux du 2ème groupe,
la baisse n’est que de l’ordre de 5 points de base.
Février 2019 | Février 2018 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 0,95 | 1,14 | 1,39 | 1,02 | 1,20 | 1,43 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 1,15 | 1,33 | 1,57 | 1,21 | 1,38 | 1,65 |
(en %) | 3ème groupe | 1,27 | 1,45 | 1,67 | 1,36 | 1,52 | 1,80 |
4ème groupe | 1,49 | 1,69 | 1,88 | 1,66 | 1,87 | 2,11 | |
Ensemble | 1,22 | 1,39 | 1,63 | 1,31 | 1,48 | 1,76 |
DURÉE
Après avoir diminué durant 6 années, les durées des prêts bancaires avaient commencé à se redresser en 2014. Depuis 2013, les durées se sont accrues de 24 mois et jamais les durées des prêts bancaires n’avaient été aussi élevées.
La baisse des taux d’intérêt a rendu possible une telle évolution et, au total, l’amélioration des conditions de crédit qui en a résulté a permis d’atténuer la détérioration de la solvabilité des ménages affectés par la hausse des prix de l’immobilier et par la dégradation des soutiens publics.
Dans le cas des prêts bancaires à l’accession, la part de la production à 25 ans et plus s’est ainsi établie à 41.5 % en février 2019 (71.9 % à 20 ans et plus). La déformation rapide de la structure de la production constatée depuis 2017 est remarquable, amenant le poids des durées longues au niveau le pus élevé observé jusqu'alors.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accession | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2018 | 2,1 | 9,3 | 21,8 | 30,5 | 35,6 | 0,6 | 100,0 | |
M12-18 | 1,9 | 8,5 | 19,9 | 31,6 | 37,5 | 0,6 | 100,0 |
|
M01-19 | 1,8 | 7,8 | 19,4 | 30,7 | 39,6 | 0,8 | 100,0 | |
M02-19 | 1,4 | 7,2 | 19,5 | 30,4 | 40,7 | 0,8 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Les derniers mois de 2018 ont été affectés par les inquiétudes des ménages concernant l’évolution de leur pouvoir d’achat et la situation de l’emploi. De plus, depuis novembre 2018, l’activité des marchés immobiliers est perturbée par le mouvement des « gilets jaunes».
Mais comme la fin de l’année 2017 n’avait pas été très bonne, le rythme d’évolution en glissement annuel de l’activité (hors rachats de créances) mesurée en niveau trimestriel glissant* affiche toujours un certain dynamisme en février 2019.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
Décembre 2018 à février 2019* |
+11.5 % |
+2.6 % |
Mars 2018 à février 2019** |
+7.5 % |
- 0.5 % |
L'activité en montant de production demeure en évolution positive, compte tenu de la forte augmentation du niveau du prêt moyen constatée depuis plusieurs années.
COÛT RELATIF MOYEN
Après avoir progressé à un rythme soutenu depuis trois ans (dont + 3.5% en 2018), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente encore en février 2019 (+ 4.1% pour le premier bimestre, en glissement annuel).
Ainsi le coût relatif s’établit à 4.3 années de revenus en février 2019, contre 4.2 années de revenus il y a un an à la même époque. Il reste donc sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu’alors.
En effet, les revenus des ménages qui réalisent ces opérations n’augmentent que doucement (+ 1.0 % pour le premier bimestre de l’année 2019, en glissement annuel, bien en deçà de la hausse du coût des opérations réalisées.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Dans le même temps, le niveau de l’apport personnel recule rapidement en février 2019 (- 7.2 % pour le premier bimestre de 2019, en glissement annuel).
D’ailleurs, les taux d’apport personnel des emprunteurs baissent encore, à des niveaux jamais observés par le passé, même durant la crise économique et financière internationale des années 2008-2009, lorsque les établissements bancaires soutenaient à bout de bras la demande de crédits des ménages, afin d’éviter une crise des marchés immobiliers résidentiels encore plus profonde.
Cependant, et en dépit de conditions de crédit qui permettent encore la réalisation des projets immobiliers des ménages, rendant supportables des coûts d’opérations plus élevés, l’indicateur de solvabilité de la demande ne parvient pas à se ressaisir, confirmant le recul observé depuis la fin de 2016.