Octobre 2018
Les durées moyennes se maintiennent à 225 mois.
Alors que le rythme de l’inflation s’est encore accru, les taux d’intérêt réels qui étaient déjà négatifs avant le début de l’été ont de nouveau reculé, créant une situation inédite depuis 1974.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | OctobRE 2018 | SEPTEMBRE 2018 | TENDANCE |
Taux | 1,43 % | 1,43 % | |
Durée | 225 mois 18.75 ans |
225 mois 18.75 ans |
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Marché du neuf Dont accession seule |
1,44 % |
1,47 % |
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Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,44 % 1.44 % |
1,44 % |
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Activité marché des crédits |
Montant de Production |
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En année glissante | Montant de Production - 0.6 % Nombre de prêts - 7.2 % |
Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) se sont maintenus à 1.43 % en moyenne.
Les taux des crédits immobiliers sont donc stabilisés depuis juin dernier.
Après des mois d’été qui, comme à l’habitude, ont été ceux de la stabilité des taux d’intérêt nominaux, les établissements bancaires n’ont donc pas amélioré leurs offres commerciales, comme souvent avant que le marché ne rentre en sommeil pour l’hiver.
Néanmoins, alors que le rythme de l’inflation s’est encore accru, les taux d’intérêt réels qui étaient déjà négatifs avant le début de l’été ont de nouveau reculé, créant une situation inédite depuis 1974.
La baisse des taux constatée a été générale depuis un an :
• 20 points de base sur les prêts à taux fixe de 15 ans
• 19 points de base sur les prêts à taux fixes de 20 ans
• 24 points de base sur les prêts à 25 ans
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,22 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,08 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,33 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Octobre 2017 | 1,54 | 1,40 | 1,59 | 1,86 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Octobre 2018 | 1,43 | 1,20 | 1,40 | 1,62 |
TAUX PAR GROUPES
Ce sont les emprunteurs des 3ème et 4ème groupes qui ont bénéficié des baisses de taux les plus fortes :
- de l'ordre de 30 points de base pour les prêts à 25 ans
- de 20 à 25 points de base pour les prêts à 15 et 20 ans.
En revanche la baisse a été modeste pour les emprunteurs du 1er groupe, de l’ordre de 15 points de base.
Octobre 2018 | octobre 2017 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 0,97 | 1,15 | 1,37 | 1,10 | 1,29 | 1,55 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 1,12 | 1,31 | 1,56 | 1,29 | 1,48 | 1,80 |
(en %) | 3ème groupe | 1,24 | 1,45 | 1,66 | 1,45 | 1,63 | 1,92 |
4ème groupe | 1,50 | 1,73 | 1,89 | 1,75 | 1,95 | 2,22 | |
Ensemble | 1,20 | 1,40 | 1,62 | 1,40 | 1,59 | 1,86 |
DURÉE
Ainsi, depuis le début de 2014, les durées des prêts bancaires se sont accrues de 18 mois :
. de 5 mois en 2017 et
. de 6 mois depuis le début de l’année 2018.
L’amélioration des conditions de crédit, dont notamment l’allongement de la durée des prêts accordés, a permis de maintenir sur le marché une demande qui sans cela n’aurait pu envisager la réalisation de ses projets immobiliers : la solvabilité des ménages modestes et/ou en primo accession ayant été sensiblement détériorée par la hausse des prix de l’immobilier et par la dégradation des soutiens publics.
En octobre 2018, la durée des prêts a retrouvé ses niveaux les plus élevés constatés par le passé, ceux de l’automne 2007.
Dans le cas des prêts bancaires à l’accession, la part de la production à 25 ans et plus s’est ainsi établie à 38.6 % en octobre 2018 (69.3 % à 20 ans et plus). Alors que les prêts de moins de 15 ans ne représentent que 10.1 % de la production. La structure actuelle de la production souligne la part importante des prêts les plus longs : jamais par le passé, le poids des durées longues n’ayant été aussi élevé.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accession | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2015 | 4,0 | 14,3 | 31,8 | 32,4 | 16,9 | 0,5 | 100,0 | |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2017 | 3,0 | 12,0 | 27,4 | 31,7 | 25,8 | 0,2 | 100,0 | |
T1-18 | 2,3 | 10,6 | 24,3 | 30,9 | 31,6 | 0,3 | 100,0 | |
T2-18 | 2,2 | 9,5 | 21,5 | 29,9 | 36,3 | 0,6 | 100,0 | |
T3-18 | 2,0 | 8,9 | 21,4 | 30,1 | 37,0 | 0,6 | 100,0 | |
M09-18 | 2,0 | 8,8 | 20,7 | 30,3 | 37,5 | 0,7 | 100,0 | |
M10-18 | 1,9 | 8,2 | 20,6 | 30,7 | 38,0 | 0,6 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Jusqu’en avril 2018, la dégradation de la solvabilité de la demande provoquée par la hausse des prix de l’immobilier s’est conjuguée avec la détérioration des dispositifs publics de soutien de la demande. Mais l’amélioration des conditions de crédit et l’assouplissement des conditions d’octroi des prêts ont favorisé un sursaut de la production bancaire classique, d’autant qu’une partie de la demande a été transférée vers ces prêts bancaires classiques, face à la réduction de la production de PTZ et de PAS.
Ainsi, ces évolutions au printemps ont permis d’atténuer le repli de la production bancaire constaté auparavant. Néanmoins, après un mois d’août traditionnellement très tranquille, la demande ne s’est pas redressée en septembre aussi fortement qu’à l’habitude. Et le mois d’octobre n’a pu que bénéficier d’un léger rebond de la demande, comme cela se constate traditionnellement avant le repli saisonnier du marché à l’approche de l’hiver.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
Août à Octobre 2018* |
+ 4,8 % |
- 5,8 % |
Novembre 2017 à Octobre 2018** |
- 0 6 % |
- 7,2 % |
Même si le repli de l’activité mesurée en niveau annuel glissant** s’est atténué au cours du printemps, la tendance baissière du marché persiste, amplifiée par l’atonie de la demande constatée récemment.
COÛT RELATIF MOYEN
Après avoir progressé à un rythme soutenu durant les deux dernières années (+ 4.2 % en 2016 et + 4.0 % en 2017), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente encore, mais à un rythme moins rapide qu’auparavant (+ 2.9 % sur les dix premiers mois de 2018, en glissement annuel).
Néanmoins, le coût relatif reste à 4.1 années de revenus en octobre 2018, sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu’alors.
En effet, les revenus des ménages n’augmentent que lentement et bien en deçà de la hausse des prix à la consommation, leur évolution étant maintenant près de dix fois moins rapide que celle du coût des opérations réalisées.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Dans le même temps, et après deux années de ressaisissement, le niveau de l’apport personnel recule rapidement (- 6.2 % sur les dix premiers mois de 2018, en glissement annuel).
L’allongement de la durée des prêts accordés a permis de compenser partiellement la hausse des prix de l’immobilier et la dégradation des soutiens publics, contribuant au maintien sur le marché d’une partie des ménages jeunes et modestes, en primo accession pour la plupart d’entre eux et faiblement dotés en apport personnel.
Cependant, et en dépit de conditions de crédit qui permettent encore la réalisation des projets immobiliers des ménages, rendant supportables des coûts d’opérations plus élevés, l’indicateur de solvabilité de la demande ne parvient pas à se ressaisir, confirmant le recul observé depuis la fin de l’année dernière.
D’autant que la dégradation des soutiens publics renforce les conséquences que la hausse des coûts des opérations réalisées imprime sur l’indicateur de solvabilité depuis plus de deux années.