Août 2018
Après une lente érosion de l’ordre de 1 point de base chaque mois depuis un an, les taux des crédits immobiliers se sont stabilisés dès juin dernier.
Les durées des prêts bancaires se sont accrues de 5 mois depuis le début de l’année 2018.
Même si le repli de l’activité de production de crédits s’est atténué au cours du printemps, la tendance baissière du marché persiste, amplifiée par l’atonie de la demande en août.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | AÔUt 2018 | juillet 2018 | TENDANCE |
Taux | 1,43 % | 1,43 % | |
Durée | 223 mois 18.6 ans |
222 mois 18.5 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1,45 % |
1,47 % |
|
Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,44 % 1.45 % |
1,44 % |
|
Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
|
En année glissante | Montant de Production - 1.9 % Nombre de prêts - 7.4 % |
Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.43 % en moyenne au même niveau qu'en juillet.
Après une lente érosion de l’ordre de 1 point de base chaque mois depuis un an, les taux des crédits immobiliers se sont stabilisés dès juin dernier.
Habituellement, les mois d’été sont plutôt propices à la stabilité des taux, et parfois à leur légère remontée. Les établissements bancaires attendent généralement la rentrée de septembre pour proposer leurs dernières offres commerciales de l’année, avant que le marché ne rentre en sommeil pour l’hiver.
Depuis août 2017, les taux ont ainsi diminué de :
La baisse des taux constatée a été générale depuis un an :
• 21 points de base sur les prêts à taux fixe de 15 ans
• 20 points de base sur les prêts à taux fixes de 20 ans
• 26 points de base sur les prêts à 25 ans
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,22 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,08 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,33 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Août 2017 | 1,56 | 1,43 | 1,62 | 1,90 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Août 2018 | 1,43 | 1,22 | 1,42 | 1,64 |
TAUX PAR GROUPES
Ce sont les emprunteurs des 3ème et 4ème groupes qui ont bénéficié des baisses de taux les plus fortes :
- plus de 30 points de base pour les prêts à 25 ans
- de 20 à 30 points de base pour les prêts à 15 et 20 ans.
En revanche la baisse a été modeste pour les emprunteurs du 1er groupe, de l’ordre de 15 points de base.
AOÛT 2018 | AOÛT 2017 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 0,97 | 1,16 | 1,40 | 1,14 | 1,30 | 1,54 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 1,15 | 1,32 | 1,59 | 1,35 | 1,51 | 1,83 |
(en %) | 3ème groupe | 1,27 | 1,45 | 1,68 | 1,49 | 1,68 | 1,97 |
4ème groupe | 1,50 | 1,70 | 1,91 | 1,80 | 2,01 | 2,29 | |
Ensemble | 1,22
|
1,42 | 1,64 | 1,43 | 1,62 | 1,90 |
DURÉE
Ainsi, depuis 2014, les durées des prêts bancaires se sont accrues de 18 mois, de 5 mois en 2017 et de 5 mois depuis le début de l’année 2018.
Avec l’allongement des durées moyennes intervenu depuis le début de l’année, les établissements de crédits cherchent à amortir les conséquences de la dégradation des soutiens publics sur la solvabilité des ménages modestes.
Dans le cas des prêts à l’accession, la part de la production à 25 ans et plus se maintient à 36.5 % en août 2018 (67.3% des prêts à 20 ans et plus).
La structure actuelle de la production souligne toujours la part importante des prêts les plus longs ce qui bénéfice à la solvabilité des ménages. Ceux-ci peuvent continuer à réaliser leurs projets mais sur des durées plus longues, en primo accession notamment.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accesssion | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2015 | 4,0 | 14,3 | 31,8 | 32,4 | 16,9 | 0,5 | 100,0 | |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2017 | 3,0 | 12,0 | 27,4 | 31,7 | 25,8 | 0,2 | 100,0 | |
T1-18 | 2,3 | 10,5 | 24,3 | 30,8 | 31,9 | 0,3 | 100,0 | |
T2-18 | 2,1 | 9,1 | 21,4 | 29,8 | 36,9 | 0,7 | 100,0 | |
M06-18 | 2,0 | 9,0 | 21,1 | 29,7 | 37,5 | 0,7 | 100,0 | |
M07-18 | 2,0 | 8,9 | 21,6 | 29,3 | 37,7 | 0,5 | 100,0 | |
M08-18 | 2,0 | 9,1 | 21,6 | 30,8 | 36,0 | 0,5 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Jusqu’en avril 2018, la dégradation de la solvabilité de la demande provoquée par la hausse des prix de l’immobilier s’est conjuguée avec la détérioration des dispositifs publics de soutien de la demande.
Mais l’amélioration des conditions de crédit et l’assouplissement des conditions d’octroi des prêts ont favorisé un sursaut de la production bancaire classique : d’autant que la réduction de la production de PTZ et de PAS a conduit les établissements prêteurs à accroître cette production bancaire classique, une partie de la demande ayant trouvé une réponse à sa recherche de financement dans l’aménagement des prêts bancaires proposés.
Aussi, même si la demande est toujours à la peine, les évolutions constatées entre avril et juillet 2018 ont permis d’atténuer le repli de la production bancaire constaté auparavant. Mais en août, comme cela est habituel au cœur de l’été, le rythme d’évolution en glissement annuel de l’activité mesurée en niveau trimestriel glissant* s’est affaibli (après + 10.5% en juillet)
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
Juin à Août 2018* |
+ 9,4 % |
+ 1,3 % |
Septembre 2017 à Août 2018** |
- 1,9 % |
- 7,4 % |
Même si le repli de l’activité mesurée en niveau annuel** glissant s’est atténué au cours du printemps, la tendance baissière du marché persiste, amplifiée par l’atonie de la demande en août.
COÛT RELATIF MOYEN
Néanmoins, le coût relatif s’établit à 4.1 années de revenus en août 2018, sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu’alors.
En effet, les revenus des ménages qui réalisent ces opérations progressent deux fois moins rapidement que le coût des opérations réalisées et que par le passé (+ 1.2 % sur les huit premiers mois de 2018, en glissement annuel, après + 2.3 % en 2017).
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
L’allongement de la durée des prêts accordés a permis de compenser partiellement la hausse des prix de l’immobilier et la dégradation des soutiens publics, contribuant au maintien sur le marché d’une partie des ménages jeunes et modestes, en primo accession pour la plupart d’entre eux et faiblement dotés en apport personnel.
Cependant, et en dépit de conditions de crédit qui restent propices à la réalisation des projets immobiliers des ménages, leur permettant de supporter des coûts d’opérations plus élevés, l’indicateur de solvabilité de la demande se dégrade toujours, en dépit des fluctuations qui caractérisent parfois son évolution d’un mois sur l’autre.
D’autant que la dégradation des soutiens publics renforce les conséquences que la hausse des coûts des opérations réalisées imprime sur l’indicateur de solvabilité depuis près de deux années.