Juin 2018
En juin 2018, les taux sont descendus à 1.44 % (4 fois moins qu’au début 2001). Les conditions de financement et de refinancement de la production de crédits restent exceptionnelles et les liquidités disponibles dans l’économie sont (sur)abondantes et bon marché. En outre, la concurrence par les taux est vive entre des établissements de crédit.
Face à une demande qui s’est affaiblie au cours de l’été 2017 (hausse des prix de l’immobilier) et afin de limiter l’impact de la dégradation des soutiens publics à la primo accession à la propriété, la plupart des établissements de crédit ont amélioré les conditions des prêts qu’ils proposent aux ménages modestes. Mais cela n’est plus suffisant pour faire rebondir la demande.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | juin 2018 | mai 2018 | TENDANCE |
Taux | 1,44 % | 1,46 % | |
Durée |
222 mois |
223 mois 18.6 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1,48% |
1,50 % |
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Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,45% |
1,46 % |
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Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
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En année glissante | Montant de Production - 3,2 % Nombre de prêts - 8,5 % |
Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.44 % en moyenne.
La reprise de l’inflation dont le rythme s’accélère depuis le début de 2017 a comme conséquence que les taux d’intérêt réels n’ont jamais été aussi bas depuis le 1er choc pétrolier.
Cependant les évolutions des taux ne sont plus suffisantes pour faire rebondir la demande : la hausse des prix de l’immobilier a trop altéré la solvabilité de la demande, depuis plus d’un an déjà.
Depuis juin 2017, les taux ont diminué de :
La baisse des taux constatée a été générale depuis juin 2017 :
• 16 points de base sur les prêts à taux fixe de 15 ans
• 17 points de base sur les prêts à taux fixes de 20 ans
• 21 points de base sur les prêts à 25 ans
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,22 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,08 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,33 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Juin 2017 | 1,55 | 1,41 | 1,60 | 1,88 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Juin 2018 | 1,44 | 1,25 | 1,43 | 1,67 |
TAUX PAR GROUPES
En outre, ce sont les emprunteurs des 3ème et 4ème groupes qui ont bénéficié des baisses de taux les plus fortes :
- de 25 points de base pour les prêts à 25 ans
- de 20 points de base pour les prêts à 15 et 20 ans.
En revanche la baisse a été modeste pour les emprunteurs du 1er groupe, de l’ordre de 10 points de base.
JUIN 2018 | Juin 2017 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 1,01 | 1,16 | 1,41 | 1,10 | 1,29 | 1,54 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 1,17 | 1,34 | 1,59 | 1,30 | 1,50 | 1,81 |
(en %) | 3ème groupe | 1,28 | 1,47 | 1,69 | 1,47 | 1,65 | 1,95 |
4ème groupe | 1,55 | 1,72 | 1,96 | 1,80 | 1,94 | 2,21 | |
Ensemble | 1,25 | 1,43 | 1,67 | 1,41 | 1,60 | 1,88 |
DURÉE
En juin 2018, la durée des prêts accordés était de 222 mois en moyenne.
Ainsi, les durées des prêts bancaires se sont accrues :
- de 17 mois depuis début 2014
- de 5 mois sur la seule année 2017
- de 4 mois depuis début 2018.
Les établissements de crédits ont ainsi amorti les conséquences de la dégradation des soutiens publics sur la solvabilité des ménages modestes, dont une part en primo accession peut continuer à réaliser ses projets grâce à des prêts accordés sur des durées plus longues.
Dans le cas des prêts à l’accession, la part de la production à 25 ans et plus s’est établie à 38.2% en juin 2018.
La durée moyenne observée en juin 2018 a ainsi retrouvé les niveaux élevés constatés au second semestre 2007.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accession | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2015 | 4,0 | 14,3 | 31,8 | 32,4 | 16,9 | 0,5 | 100,0 | |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2017 | 3,0 | 12,0 | 27,4 | 31,7 | 25,8 | 0,2 | 100,0 | |
T1-18 | 2,3 | 10,5 | 24,3 | 30,8 | 31,9 | 0,3 | 100,0 | |
T2-18 | 2,1 | 9,1 | 21,4 | 29,8 | 36,9 | 0,7 | 100,0 | |
M06-18 | 2,0 | 9,0 | 21,1 | 29,7 | 37,5 | 0,7 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
La dégradation de la solvabilité de la demande provoquée par la hausse des prix de l’immobilier s’est conjuguée avec les modifications enregistrées dans les dispositifs publics de soutien de la demande jusqu’en avril 2018.
Malgré l’amélioration des conditions de crédit, avec notamment l’allongement de la durée des prêts, la demande était toujours à la peine, cependant les évolutions observées depuis avril 2018 viennent atténuer le repli de la production bancaire constaté.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
Avril 2018 à Juin 2018 |
+ 8,4 % |
+2,5 % |
Juillet 2017 à Juin 2018 |
- 3,2 % |
- 8,5 % |
Néanmoins, même si le repli de l’activité mesurée en niveau annuel glissant** s’est atténuée depuis avril, la tendance baissière du marché persiste.
COÛT RELATIF MOYEN
Après avoir progressé à un rythme soutenu durant les deux dernières années (+ 4.2 % en 2016 et en 2017), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente encore, mais à un rythme moins rapide qu’auparavant (+ 3.1 % sur le 1er semestre de 2018, en glissement annuel).
Ainsi le coût relatif s’établit à 4.2 années de revenus en juin 2018, contre 4.0 années de revenus il y a un an à la même époque. Le coût relatif reste donc sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu’alors.
En effet, même si les revenus des ménages qui réalisent ces opérations augmentent encore rapidement (+ 2.2 % sur le 1er semestre de 2018, en glissement annuel, après + 2.3 % en 2017), leur évolution reste moins rapide que celle du coût des opérations réalisées.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Cependant, et en dépit de conditions de crédit qui restent propices à la réalisation des projets immobiliers des ménages, leur permettant de supporter des coûts d’opérations plus élevés, l’indicateur de solvabilité de la demande ne parvient pas à se ressaisir, au-delà des fluctuations qui caractérisent son évolution d’un mois sur l’autre. D’autant que la dégradation des soutiens publics renforce maintenant les conséquences que la hausse des coûts des opérations réalisées imprime sur l’indicateur de solvabilité depuis près de deux années.