Mars 2018
Depuis la fin de l’été 2017, les taux diminuent doucement, de l’ordre de 1 point de base chaque mois. Et ils ont en mars 2018 retrouvé leur niveau de la fin de l’hiver 2017, en dépit de l’allongement de la durée des crédits accordés.
Cette baisse est rendue possible par des conditions de financement et de refinancement de la production de crédits toujours excellentes. Elle s’appuie également sur une concurrence par les taux toujours très vive entre les établissements de crédit. D’autant que face à une demande qui s’affaisse depuis plusieurs mois, nombre d’établissements ont maintenu des objectifs de production élevés pour l’année en cours.
Mais si les évolutions des taux observées depuis août 2017 soutiennent la demande, elles ne sont plus suffisantes pour compenser la hausse des prix de l’immobilier. La dégradation de la solvabilité due à la hausse des prix constatée depuis 6 mois a été 4 fois plus forte que ce que la seule baisse des taux aurait pu absorber.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | MARS 2018 | Décembre 2017 | TENDANCE |
Taux | 1.49 % | 1.51 % | |
Durée | 221 mois 18.4 ans |
219 mois 18.25 ans |
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Marché du neuf Dont accession seule |
1.54 % |
1,56 % |
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Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,50 % |
1,52 % |
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Activité marché des crédits |
Montant de Production - 9.9 % Nombre de prêts - 16.9 % |
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En année glissante | Montant de Production - 4.5 % Nombre de prêts - 9.6 % |
Analyse
TAUX
Depuis l'été 2017, les taux diminuent doucement, de l’ordre de 1 point de base chaque mois. Et ils ont maintenant retrouvé leur niveau de la fin d'hiver 2017.
Cette baisse est rendue possible par des conditions de financement et de refinancement de la production de crédits toujours excellentes. Elle s’appuie en outre sur une concurrence par les taux toujours très vive entre les établissements de crédit. D’autant que face à une demande qui s’affaisse depuis plusieurs mois, nombre d’établissements ont maintenu des objectifs de production élevés pour l’année en cours.
Mais si les évolutions des taux observées depuis août 2017 soutiennent la demande, elles ne sont plus suffisantes pour compenser la hausse des prix de l’immobilier.
La dégradation de la solvabilité due à la hausse des prix constatée depuis 6 mois a été 4 fois plus forte que ce que la seule baisse des taux aurait pu absorber. Alors que la récente dégradation des soutiens publics à la primo accession à la propriété est venue détériorer plus fortement encore la solvabilité des ménages modestes, même si les établissements s’efforcent d’en limiter les conséquences, dans le neuf principalement, par une amélioration de leurs offres de crédit.
Depuis décembre 2017, les taux ont diminué de 2 points de base dans l'ensemble :
· 2 points de base sur le marché de l’ancien pour 1,50% en mars 2018
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,22 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,08 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,33 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Mars 2017 | 1,49 | 1,36 | 1,57 | 1,84 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Mars 2018 | 1,49 | 1,29 | 1,46 | 1,73 |
TAUX PAR GROUPES
En outre, ce sont les emprunteurs des 3ème et 4ème groupesqui ont bénéficié des baisses de taux les plus fortes : de 9 points de base pour les prêts à 25 ans et de l’ordre de 5 points de base pour les prêts à 15 et 20 ans. En revanche la baisse a été très modeste pour les emprunteurs du 1er groupe, de l’ordre de 1 point de base.
MARS 2018 | DÉCEMBRE 2017 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 1,02 | 1,21 | 1,46 | 1,03 | 1,23 | 1,47 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 1,20 | 1,38 | 1,65 | 1,22 | 1,42 | 1,71 |
(en %) | 3ème groupe | 1,33 | 1,49 | 1,76 | 1,36 | 1,55 | 1,85 |
4ème groupe | 1,60 | 1,80 | 2,03 | 1,65 | 1,85 | 2,12 | |
Ensemble | 1,29 | 1,46 | 1,73 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
DURÉE
En mars 2018, la durée des prêts s’est établie à 221 mois, en moyenne (242 mois pour l’accession dans le neuf et 236 mois pour l’accession dans l’ancien).
Ainsi depuis le début de 2014, les durées des prêts bancaires se sont accrues de 15 mois (de 5 mois au cours de l’année 2017 et de 2 mois depuis le début de 2018). Les conditions de crédit actuelles facilitent donc la réalisation des projets immobiliers des ménages, en dépit de la hausse des prix de l’immobilier constatée depuis 2015.
D’ailleurs, dans le cas des prêts à l’accession, la part de la production à 20 ans et plus s’est établie à 67.0 % en mars 2018. Alors que les prêts de moins de 15 ans ne représentent que 11.4 % de la production. La structure actuelle de la production souligne la part importante des prêts les plus longs : la solvabilité de la demande des ménages qui réalisent leurs projets d’accession en bénéficie pleinement.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accession | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2015 | 4,0 | 14,3 | 31,8 | 32,4 | 16,9 | 0,5 | 100,0 | |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2017 | 2,9 | 11,6 | 27,1 | 31,6 | 26,6 | 0,2 | 100,0 | |
T1-18 | 2,2 | 10,3 | 24,6 | 30,7 | 31,9 | 0,3 | 100,0 | |
M03-18 | 2,2 | 9,2 | 21,6 | 30,7 | 35,9 | 0,4 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Le ralentissement de la demande s’est accentué en décembre. Les évolutions constatées depuis le début de l’année 2018 confirment cette tendance, d’autant que la suppression des aides personnelles à l’accession accentue l’affaiblissement de la demande des ménages modestes, tant dans le neuf que dans l’ancien, en dépit d’un nouvel allongement de la durée des prêts accordés.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
Janvier 2018 à Mars 2018 |
- 9.9 % |
- 16.9 % |
Avril 2017 à Mars 2018 |
- 4.5 % |
- 9.6 % |
Ainsi, l’activité mesurée en niveau annuel glissant s’inscrit maintenant dans une franche tendance baissière en mars 2018.
COÛT RELATIF MOYEN
Après avoir progressé à un rythme soutenu durant les deux dernières années (+ 4.2 % en 2016 et + 4.3 % en 2017), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente encore, mais à un rythme moins rapide qu’auparavant (+ 3.0 % sur le 1er trimestre de 2018, en glissement annuel).
Le coût relatif s’établit à 4.0 années de revenus en mars 2018, comme il y a un an à la même époque.
Le coût relatif reste donc sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu’alors. En effet, même si les revenus des ménages qui réalisent ces opérations augmentent plus rapidement que par le passé (+ 2.2 % sur le 1er trimestre de 2018, en glissement annuel, après + 2.1 % en 2017 et + 1.0 % en 2016), leur évolution est toujours moins rapide que celle du coût des opérations réalisées.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Dans le même temps, et après deux années de ressaisissement, le niveau de l’apport personnel rechute (- 1.7 % sur le 1er trimestre de 2018, en glissement annuel).
L’allongement de la durée des prêts accordés a permis de compenser partiellement la hausse des prix de l’immobilier, contribuant au maintien sur le marché d’une partie des ménages jeunes et modestes, en primo accession pour la plupart d’entre eux et faiblement dotés en apport personnel.
Cependant, et en dépit de conditions de crédit qui restent propices à la réalisation des projets immobiliers des ménages, l’indicateur de solvabilité de la demande rechute en mars 2018. Ainsi, le rebond de l’indicateur de solvabilité constaté durant l’été 2017 ne faisait qu’exprimer le déplacement progressif du marché vers des clientèles plus aisées qu’auparavant. La dégradation des soutiens publics, renforce maintenant les conséquences que la hausse des coûts des opérations réalisées imprime sur l’indicateur de solvabilité.