Mai 2020
Le taux moyen des prêts du secteur concurrentiel s’est élevé à 1.25 % en moyenne, contre 1,18% en avril 2020, soit plus 7 points de base en un mois et plus 13 points de base depuis décembre 2020.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | Mai 2020 | Avril 2020 | TENDANCE |
Taux | 1,25 % | 1,18 % | |
Durée |
230 mois |
231 mois 19,25 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1,26 % |
1,19% |
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Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,27 % 1,27 % |
1,20 % 1,21 % |
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Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
|
En année glissante | Montant de Production - 9.2 % Nombre de prêts - 11.4 % |
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Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Le taux moyen des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) s'établit à 1,25% en mai 2020.
Avec la crise économique suite au confinement, les risques portés par les établissements prêteurs sur la dette immobilière des particuliers se sont renforcés.
Après un premier trimestre durant lequel le taux moyen n’avait fait que grappiller de 1 à 2 points de base chaque mois, il s’est élevé de 7 points de base en mai en réponse à la montée des risques et de l’incertitude sur les évolutions macroéconomiques et financières à venir.
Vous pouvez afficher les valeurs en survolant le graphique et zoomer sur une partie en cliquant sur la courbe, sur le début de période souhaitée, et en déplaçant le pointeur jusqu'à la fin de la période, tout en maintenant le bouton de la souris enfoncé
Cette remontée met ainsi un terme aux deux années durant lesquelles le taux moyen s’était régulièrement maintenu sous l’inflation.
La déformation de la structure de la production de crédits qui s’observait depuis le début de l’année s’est amplifiée en avril et en mai : la part des emprunteurs les moins dotés en apport personnel qui supportent en général les taux les moins favorables (les emprunteurs modestes et/ou ceux qui sont en primo accession) a encore reculé. Cela a partiellement neutralisé la remontée des taux des prêts annoncés dans les barèmes des banques, qui ont repris de l’ordre de 19 à 21 points de base depuis décembre 2019, selon leur durée à l’octroi.
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,21 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2018 | 1,43 | 1,21 | 1,41 | 1,63 |
Mai 2019 | 1,29 | 1,02 | 1,20 | 1,42 |
Décembre 2019 | 1,12 | 0,88 | 1,05 | 1,31 |
Avril 2020 | 1,18 | 0,96 | 1,13 | 1,38 |
Mai 2020 | 1,25 | 1,07 | 1,26 | 1,51 |
Ainsi, depuis décembre 2019, les taux moyens se sont accrus de :
- 13 points de base sur l'ensemble du marché pour 1.25 % en mai 2020
- 13 points de base sur le marché de l'ancien pour 1.27 % en mai 2020
- 13 points de base sur le marché du neuf pour 1.26 % en mai 2020
TAUX PAR GROUPES
Ce sont les emprunteurs du 4ème groupe ne présentant pas en général les meilleurs profils (niveaux des revenus et de l’apport personnel, durée des crédits octroyés, …) qui connaissent l’augmentation la plus forte : depuis décembre 2019, leur taux à cru de l’ordre de 25 points de base, quelle que soit la durée à l’octroi. Le taux proposé à ces emprunteurs est donc, maintenant, de 30 points supérieur à la moyenne de leur famille.
Le coût du risque a été augmenté pour ces ménages, comme les recommandations du HCSF le suggéraient. En revanche, la hausse des taux intervenue depuis décembre 2019 est deux fois moindre pour les emprunteurs du 1er groupe dont le profil est jugé moins porteur de risques.
Mai 2020 |
Décembre 2019 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe |
0,79 |
0,94 | 1,18 | 0,63 | 0,83 | 1,05 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 0,98 | 1,17 | 1,43 | 0,81 | 0,98 | 1,25 |
(en %) | 3ème groupe | 1,15 | 1,38 | 1,61 | 0,95 | 1,10 | 1,37 |
4ème groupe | 1,37 | 1,60 |
1,81 |
1,14 | 1,33 | 1,57 | |
Ensemble | 1,07 | 1,26 | 1,51 | 0,88 | 1,05 | 1,31 |
Le 1er groupe rassemble les 25% d’emprunteurs dont le taux est le plus bas (valeurs des taux inférieures au 1er quartile, Q1).
Le 4ème groupe, les 25% d’emprunteurs dont le taux est le plus élevé (valeurs des taux supérieures au 3ème quartile, Q3).
Le 2ème groupe rassemble donc les 25% d’emprunteurs dont le taux est compris entre Q1 et la médiane.
Et le 3ème groupe, les 25% d’emprunteurs dont le taux est compris entre la médiane et Q3.
DURÉE
En mai, la durée moyenne des prêts immobiliers s’est établie à 230 mois, soit une augmentation de 2 mois sur la moyenne depuis le déclenchement de la crise Covid-19.
Cette augmentation intervient en dépit des effets de l’adaptation de l’offre aux recommandations du HCSF. La durée moyenne retrouve des valeurs hautes mais vient aussi compenser partiellement la remontée des taux et la poursuite de la hausse des prix. Les ménages doivent emprunter sur des durées plus longues pour pouvoir réaliser leurs projets.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
10 et moins | + de 10 à 15 | + de 15 à 20 | + de 20 à 25 | + de 25 | Ensemble |
Accession | 2012 | 10,8 | 23,5 | 35,5 | 28,9 | 1,3 | 100,0 |
2014 | 10,6 | 24,3 | 41,4 | 22,6 | 1,1 | 100,0 | |
2016 | 8,6 | 20,8 | 40,3 | 29,4 | 1,0 | 100,0 | |
2018 | 6,6 | 16,4 | 32,9 | 42,3 | 1,7 | 100,0 | |
2019 | 5,5 | 14,4 | 31,3 | 47,1 | 1,8 | 100,0 | |
T1-2020 | 5,1 | 13,3 | 32,2 | 48,4 | 1,0 | 100,0 | |
Avril 2020 | 4,5 | 12,9 | 33,0 | 48,9 | 0,6 | 100,0 | |
Mai 2020 | 5,1 | 11,6 | 31,8 | 50,4 | 1,2 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Le marché s’était déjà dégradé durant les deux premiers mois de 2020 avec un nombre de prêts accordés en recul de 6.6 % en glissement annuel.
Avec le déclenchement de la crise du Covid-19, le mois de mars a été très perturbé. La production a alors chuté en avril et la chute s’est amplifiée en mai. Le rythme d’évolution en glissement annuel de l’activité (hors rachats de créances) mesurée en niveau trimestriel glissant* en témoigne.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
* mars à mai 2020 / |
- 41,0 % |
- 39,7% |
** juin 2019 à mai 2020 |
- 9,2 % |
- 11,4 % |
L’activité mesurée recule donc aussi en niveau annuel glissant** après plus de deux mois de décrochage de la demande, alors que le repli du nombre de prêts bancaires accordés s’accélère.
COÛT RELATIF MOYEN
Le coût des opérations réalisées par les ménages progresse plus rapidement que par le passé (+ 7.1 % sur les 5 premiers mois de 2020 en glissement annuel, après + 2.6 % en 2019) :
Aussi, le coût relatif augmente encore, pour parvenir au niveau le plus élevé constaté jusqu’alors : 4.6 années de revenus en mai 2020, contre 4.3 années de revenus il y a un an à la même époque.
L’augmentation des revenus des ménages qui réalisent ces opérations, pourtant plus rapide que par le passé (du fait du recul de la part des ménages modestes parmi les emprunteurs), ne compense pas l’effet de l’augmentation du coût des opérations qui progresse rapidement (+ 7.1 % sur les cinq premiers mois de 2020 en glissement annuel, après + 2.6 % en 2019).
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Dans le même temps, le niveau de l’apport personnel s’accroît depuis le début de l’année (+ 13.2 % sur les cinq premiers mois de 2020 en glissement annuel, après - 5.4 % en 2019), à un rythme que l’Observatoire n’avait pas encore eu à connaître.
La mise en œuvre des recommandations du HCSF de décembre 2019 a modifié le paysage dès le début de 2020 : la remontée des taux d’apport personnel en a résulté. Le déclenchement de la crise actuelle a renforcé cette évolution qui pèse nettement sur le dynamisme du marché observé jusqu’alors.
Pour autant, alors que les conditions de crédit se dégradent et que la hausse des prix des logements se poursuit, l’indicateur de solvabilité de la demande se redresse. La transformation des clientèles contribue à cela, avec la hausse de l’apport personnel (donc un recours au crédit moins intense) et l’augmentation des revenus moyens des nouveaux ménages qui rentrent sur le marché.