Mai 2019
En mai, les taux des crédits immobiliers restent donc très bas, un peu en raison de la concurrence entre les établissements bancaires, mais surtout du fait de conditions de financement et de refinancement de la production particulièrement favorables : l’abondance de ressources d’épargne bon marché et l’impact de la politique monétaire suivie par la BCE expliquent cela.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | Mai 2019 | Avril 2019 | TENDANCE |
Taux | 1,29 % | 1,34 % | |
Durée |
228 mois |
227 mois 18,9 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1.35 % |
1,37 % |
|
Marché de l’ancien Dont accession seule |
1.29 % 1.30 % |
1,34 % 1.35 % |
|
Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
|
En année glissante | Montant de Production + 12.9 % Nombre de prêts + 4.4 % |
Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.29 % en moyenne.
Il sont au niveau le plus bas jamais constaté, sous le plancher de novembre 2016 (1.33 %).
Pour le 12ème mois consécutif, ils sont inférieurs au rythme de l’inflation.
Une telle situation est sans précédent depuis la Libération .
En mai, les taux des crédits immobiliers restent donc très bas, un peu en raison de la concurrence entre les établissements bancaires, mais surtout du fait de conditions de financement et de refinancement de la production particulièrement favorables : l’abondance de ressources d’épargne bon marché et l’impact de la politique monétaire suivie par la BCE expliquent cela.
Ainsi en mai, les taux des crédits immobiliers étaient 4 fois moindres qu’au début des années 2000 … et presque 10 fois moins élevés qu’au début des années 90 !
Depuis l'année dernière en mai 2018, les taux ont diminué de :
- 17 points de base sur l'ensemble du marché
- 18 points de base sur le marché de l'ancien pour 1.29 % en mai 2019
- 14 points de base sur le marché du neuf pour 1.35 % en mai 2019
Les taux restent donc inférieurs à leur niveau de mai 2018, de :
- 23 points de base environ sur les prêts à taux fixe à 15 ans et à 20 ans
- 26 points de base sur les prêts à 25 ans.
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,21 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,10 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,38 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Mai 2018 | 1,46 | 1,25 | 1,44 | 1,68 |
Décembre 2018 | 1,44 | 1,21 | 1,41 | 1,63 |
Mai 2019 | 1,29 | 1,02 | 1,20 | 1,42 |
TAUX PAR GROUPES
En outre, ce sont les emprunteurs du 4ème groupe qui, depuis un an, ont bénéficié des baisses de taux les plus importantes, de 25 points de base au moins. Pour tous les autres groupes, la baisse des taux est également significative, de l’ordre de 20 points de base.
Mai 2019 | Mai 2018 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 0,79 | 0,97 | 1,19 | 1,01 | 1,17 | 1,41 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 0,96 | 1,13 | 1,35 | 1,18 | 1,35 | 1,61 |
(en %) | 3ème groupe | 1,08 | 1,24 | 1,47 | 1,29 | 1,47 | 1,71 |
4ème groupe | 1,28 | 1,47 | 1,66 | 1,55 | 1,72 | 1,96 | |
Ensemble | 1,02 | 1,20 | 1,42 | 1,25 | 1,44 | 1,68 |
DURÉE
En mai 2019, la durée des prêts s’élève à 228 mois en moyenne.
Depuis le début de 2014, les durées des prêts bancaires se sont allongées de 29 mois.
Jamais les durées des prêts bancaires n’ont été aussi élevées.
Couplée à la baisse des taux d’intérêt, cette évolution a évité que la détérioration de la solvabilité des emprunteurs, du fait de la hausse des prix, pèse trop lourdement sur l’activité de production de crédit. Mais à elle seule, cette amélioration des conditions de crédit n’aurait pas permis la réalisation des projets immobiliers d’une large partie de la demande, notamment celle des ménages jeunes et modestes, si dans le même temps les établissements bancaires n’avaient pas accepté une diminution des taux d’apport personnel exigés.
Dans le cas des seuls prêts bancaires à l’accession, 42.2 %des prêts sont à 25 ans en mai 2019 (71.9 % à 20 ans et plus).
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accession | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2018 | 2,1 | 9,5 | 21,9 | 30,6 | 35,2 | 0,6 | 100,0 | |
T1-2019 | 1,5 | 7,6 | 19,4 | 30,4 | 40,2 | 0,8 | 100,0 | |
Mai 2019 | 1,4 | 7,3 | 19,3 | 29,7 | 41,4 | 0,8 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Jusqu’au printemps 2018, la demande de crédits immobiliers s’était contractée en réponse à la dégradation de la solvabilité provoquée par la hausse des prix de l’immobilier, puis par la détérioration des dispositifs publics de soutien à l’accession à la propriété.
Les établissements bancaires ont ensuite largement allégé leurs exigences en matière d’apport personnel : cela a permis d’enrayer la baisse de la production bancaire classique. Dès l’été 2018, elle s’est d’ailleurs redressée, encouragée par l’amélioration des conditions de crédit qui s’est poursuivie dans le même temps.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
Mars 2019 à mai 2019* |
+ 18.0 % |
+ 8.9 % |
Juin 2018 à mai 2019** |
+ 12.9 % |
+ 4.4 % |
Porté par le dynamisme de l’offre bancaire qui s’est encore renforcé depuis le début de l’année 2019, le rythme d’évolution en glissement annuel de l’activité mesurée en niveau trimestriel* glissant s’est redressé.
Bénéficiant toujours d’un « effet de base » imputable aux mauvais chiffres du début de l’année 2018, l’activité mesurée en niveau annuel glissant** poursuit aussi son redressement.
COÛT RELATIF MOYEN
Après avoir progressé à un rythme soutenu depuis trois ans (dont + 3.6 % en 2018), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente toujours rapidement (+ 2.3 % pour les 5 premiers mois de 2019, en glissement annuel).
Aussi, le coût relatif se maintient à haut niveau à 4.4 années de revenus en mai 2019, contre 4.3 années de revenus il y a un an à la même époque.
En effet, les revenus des ménages qui réalisent ces opérations n’augmentent que doucement depuis le début d’année (+ 0.5 % pour les 5 premiers mois de 2019, en glissement annuel), bien en deçà de la hausse du coût des opérations : la progression de la part des clientèles jeunes et/ou modestes rendue possible par des taux d’apport personnel exigés particulièrement bas explique cela.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Dans le même temps, le niveau de l’apport personnel baisse toujours rapidement (- 10.6 % pour les 5 premiers mois de 2019, en glissement annuel).
En effet, les taux d’apport personnel des emprunteurs diminuent toujours, descendant à des niveaux jamais observés par le passé : les établissements bancaires souhaitent ainsi répondre largement à la demande de ménages jeunes et/ou modestes, faiblement dotés en apport personnel, mais qui n’auraient pu sans cela réaliser leurs projets immobiliers, même aux conditions de crédit exceptionnelles qui leur sont proposées.
En dépit de ces conditions, l’indicateur de solvabilité de la demande ne parvient pas à se ressaisir, confirmant le recul observé depuis la fin de 2016. La dégradation des soutiens publics et les conséquences de la hausse des coûts des opérations réalisées pèsent toujours lourdement sur l’indicateur de solvabilité.