Novembre 2018
Les durées moyennes n'ont jamais été aussi élevées à 227 mois.
Le niveau de l'apport personnel recule rapidement.
Les taux ont commencé à se tendre (+ 2 points) dans le neuf et dans l’ancien qui avaient jusqu’alors été les grands bénéficiaires des exceptionnelles conditions de crédit faites aux emprunteurs.
Néanmoins, alors que le rythme de l’inflation accélère encore, les taux d’intérêt réels restent négatifs depuis 6 mois, confirmant une situation inédite depuis 1974.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | Novembre 2018 | OCTOBRE 2018 | TENDANCE |
Taux | 1,44 % | 1,43 % | |
Durée | 227 mois 18.9 ans |
225 mois 18.75 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1,48 % |
1,46 % |
|
Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,46 % 1.46 % |
1,44 % |
|
Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
|
En année glissante | Montant de Production - 0.4 % Nombre de prêts - 7.7 % |
Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.44 % en moyenne.
Les taux des crédits immobiliers qui étaient stables depuis juin dernier se relèvent donc légèrement.
Déjà à la rentrée, les établissements bancaires n’avaient pas amélioré leurs offres commerciales, à la différence de ce qu’ils font souvent avant l’arrivée de l’hiver.
Les taux ont commencé à se tendre (+ 2 points) dans le neuf et dans l’ancien qui avaient jusqu’alors été les grands bénéficiaires des exceptionnelles conditions de crédit faites aux emprunteurs.
Les taux restent donc sensiblement inférieurs à leur niveau de novembre 2017, de :
. 13 points de base sur les prêts à taux fixe de 15 ans
. 14 points de base sur les prêts à taux fixes de 20 ans
. 20 points de base sur les prêts à 25 ans
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,22 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,08 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,33 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Novembre 2017 | 1,52 | 1,35 | 1,54 | 1,83 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Novembre 2018 | 1,44 | 1,22 | 1,40 | 1,63 |
TAUX PAR GROUPES
En regardant cette fois sur le dernier mois écoulé, depuis octobre 2018,
- Seuls les emprunteurs du 4ème groupe ont encore bénéficié d’une légère baisse de taux (de 1 à 2 points)
- les taux se sont en revanche stabilisés pour les emprunteurs du 3ème groupe, quelle que soit la durée des prêts accordés
- les taux ont même augmenté de quelques points de base pour les emprunteurs des deux premiers groupes
novembre 2018 | octobre 2018 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 0,98 | 1,18 | 1,41 | 0,97 | 1,15 | 1,37 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 1,13 | 1,32 | 1,57 | 1,12 | 1,31 | 1,56 |
(en %) | 3ème groupe | 1,24 | 1,45 | 1,66 | 1,24 | 1,45 | 1,66 |
4ème groupe | 1,49 | 1,71 | 1,88 | 1,50 | 1,73 | 1,89 | |
Ensemble | 1,22 | 1,40 | 1,63 | 1,20 | 1,40 | 1,62 |
DURÉE
En novembre 2018, la durée moyenne des prêts accordés s’est élevée à 227 mois.
Depuis début 2014, les durées des prêts bancaires se sont donc accrues de 20 mois :
- de 5 mois en 2017
- de 8 mois depuis le début de l’année 2018.
Jamais les durées des prêts bancaires classiques n’avaient été aussi élevées.
La baisse des taux d’intérêt a rendu possible une telle évolution et, au total, l’amélioration des conditions de crédit qui en a résulté a permis d’atténuer la détérioration de la solvabilité des ménages modestes et/ou en primo accession, affectés par la hausse des prix de l’immobilier et par la dégradation des soutiens publics.
Dans le cas des prêts bancaires à l’accession, la part de la production à 25 ans et plus s’est ainsi établie à 39.2 % en novembre 2018 (70.6 % à 20 ans et plus). La déformation rapide de la structure de la production constatée depuis le début de l’année est notable : jamais par le passé, le poids des durées longues n’avait été aussi élevé.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accession | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2015 | 4,0 | 14,3 | 31,8 | 32,4 | 16,9 | 0,5 | 100,0 | |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2017 | 3,0 | 12,0 | 27,4 | 31,7 | 25,8 | 0,2 | 100,0 | |
T1-18 | 2,3 | 10,6 | 24,3 | 30,9 | 31,6 | 0,3 | 100,0 | |
T2-18 | 2,2 | 9,5 | 21,5 | 29,9 | 36,3 | 0,6 | 100,0 | |
T3-18 | 2,0 | 8,9 | 21,4 | 30,1 | 37,0 | 0,6 | 100,0 | |
M10-18 | 1,9 | 8,2 | 20,6 | 30,7 | 38,0 | 0,6 | 100,0 | |
M11-18 | 1,6 | 7,8 | 20,0 | 31,4 | 38,5 | 0,7 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Jusqu’en avril 2018, la dégradation de la solvabilité de la demande provoquée par la hausse des prix de l’immobilier s’est conjuguée avec la détérioration des dispositifs publics de soutien de la demande. Mais l’amélioration des conditions de crédit et l’assouplissement des conditions d’octroi des prêts ont favorisé un sursaut de la production bancaire classique.
Ces évolutions au printemps ont ainsi permis d’atténuer le repli de la production bancaire constaté auparavant. Mais après un mois d’août traditionnellement très tranquille, la demande ne s’est pas redressée en septembre aussi fortement qu’à l’habitude. Et le mois d’octobre n’a pu que bénéficier d’un léger rebond de la demande, comme cela se constate traditionnellement avant le repli saisonnier du marché à l’approche de l’hiver.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
Septembre à Novembre 2018* |
+1,9 % |
- 8,9 % |
Décembre 2017 à Novembre 2018** |
- 0 4 % |
- 7,7 % |
Le rythme d’évolution en glissement annuel de l’activité (hors rachats de créances) mesurée en niveau trimestriel glissant* s’est affaibli.
Même si le repli de l’activité, mesurée en niveau annuel glissant**, s’est atténué au cours du printemps, la tendance baissière du marché persiste, amplifiée par l’atonie de la demande constatée récemment.
COÛT RELATIF MOYEN
Après avoir progressé à un rythme soutenu durant les deux dernières années (+ 4.2 % en 2016 et + 4.0 % en 2017), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente encore, mais à un rythme moins rapide qu’auparavant (+ 2.6 % sur les onze premiers mois de 2018, en glissement annuel).
Néanmoins, le coût relatif s’établit à 4.1 années de revenus en novembre 2018, comme il y a un an à la même époque. Il reste donc sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu’alors.
En effet, les revenus des ménages qui réalisent ces opérations n’augmentent que lentement (+ 0.5 % sur les onze premiers mois de 2018, en glissement annuel, après
+ 2.4 % en 2017) et bien en deçà de la hausse des prix à la consommation, leur évolution étant toujours nettement moins rapide que celle du coût des opérations réalisées.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Dans le même temps, le niveau de l’apport personnel recule rapidement (- 7.4 % sur les onze premiers mois de 2018, en glissement annuel).
D’ailleurs, les taux d’apport personnel des emprunteurs ont rarement été aussi bas par le passé, même durant la crise économique et financière internationale des années 2008-2009, lorsque les établissements bancaires soutenaient à bout de bras la demande de crédits des ménages, afin d’éviter une crise des marchés immobiliers résidentiels encore plus profonde.
Cependant, et en dépit de conditions de crédit qui permettent encore la réalisation des projets immobiliers des ménages, rendant supportables des coûts d’opérations plus élevés, l’indicateur de solvabilité de la demande ne parvient pas à se ressaisir, confirmant le recul observé depuis la fin de l’année dernière.