Septembre 2018
Après une lente érosion de l’ordre de 1 point de base chaque mois depuis un an, les taux des crédits immobiliers se sont stabilisés dès juin dernier.
Les durées des prêts bancaires se sont accrues de 6 mois depuis le début de l’année 2018.
Après un mois d’août traditionnellement très tranquille, la demande de crédits ne s’est pas redressée en septembre aussi fortement qu’à l’habitude
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | SEPTEMBRE 2018 | Aout 2018 | TENDANCE |
Taux | 1,43 % | 1,43 % | |
Durée | 225 mois 18.75 ans |
223 mois 18.6 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1,47 % |
1,45 % |
|
Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,44 % 1.44 % |
1,45 % |
|
Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
|
En année glissante | Montant de Production - 1.5 % Nombre de prêts - 7.4 % |
Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts se sont établis à 1.43 % en moyenne au même niveau depuis 3 mois.
Après une lente érosion de l’ordre de 1 point de base chaque mois depuis un an, les taux des crédits immobiliers se sont stabilisés dès juin dernier.
Les mois d’été sont habituellement propices à la stabilité des taux, les établissements bancaires profitant de la rentrée de septembre pour proposer leurs dernières offres commerciales de l’année, avant que le marché ne rentre en sommeil pour l’hiver.
Les évolutions des taux ne sont cependant plus suffisantes pour faire rebondir la demande et l’amélioration des conditions de crédit ne compense plus la détérioration de la solvabilité de la demande provoquée par la hausse des prix de l’immobilier.
Depuis septembre 2017, les taux ont ainsi diminué de :
La baisse des taux constatée a été générale depuis un an :
• 23 points de base sur les prêts à taux fixe de 15 ans
• 22 points de base sur les prêts à taux fixes de 20 ans
• 27 points de base sur les prêts à 25 ans
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,22 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,08 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,33 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Septembre 2017 | 1,55 | 1,44 | 1,63 | 1,90 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Septembre 2018 | 1,43 | 1,21 | 1,41 | 1,63 |
TAUX PAR GROUPES
Ce sont les emprunteurs des 3ème et 4ème groupes qui ont bénéficié des baisses de taux les plus fortes :
- 30 points de base pour les prêts à 25 ans
- de 25 à 30 points de base pour les prêts à 15 et 20 ans.
En revanche la baisse a été modeste pour les emprunteurs du 1er groupe, de l’ordre de 15 points de base.
Septembre 2018 | Septembre 2017 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 0,96 | 1,16 | 1,40 | 1,13 | 1,32 | 1,56 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 1,13 | 1,32 | 1,58 | 1,35 | 1,55 | 1,84 |
(en %) | 3ème groupe | 1,25 | 1,45 | 1,67 | 1,50 | 1,70 | 1,96 |
4ème groupe | 1,51 | 1,71 | 1,91 | 1,79 | 2,00 | 2,24 | |
Ensemble | 1,21 | 1,41 | 1,63 | 1,44 | 1,63 | 1,90 |
DURÉE
Ainsi, depuis 2014, les durées des prêts bancaires se sont accrues de 18 mois, de 5 mois en 2017 et de 6 mois depuis le début de l’année 2018.
Avec l’allongement des durées moyennes, les établissements de crédits cherchent à amortir les conséquences de la dégradation des soutiens publics sur la solvabilité des ménages modestes.
Dans le cas des prêts à l’accession, la part de la production à 25 ans et plus se maintient à 38.2 % en septembre 2018 (68.5% des prêts à 20 ans et plus).
La structure actuelle de la production souligne toujours la part importante des prêts les plus longs ce qui bénéfice à la solvabilité des ménages. Ceux-ci peuvent continuer à réaliser leurs projets mais sur des durées plus longues, en primo accession notamment.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accesssion | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2015 | 4,0 | 14,3 | 31,8 | 32,4 | 16,9 | 0,5 | 100,0 | |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2017 | 3,0 | 12,0 | 27,4 | 31,7 | 25,8 | 0,2 | 100,0 | |
T1-18 | 2,3 | 10,6 | 24,3 | 30,9 | 31,6 | 0,3 | 100,0 | |
T2-18 | 2,2 | 9,5 | 21,5 | 29,9 | 36,3 | 0,6 | 100,0 | |
T3-18 | 2,0 | 8,9 | 21,4 | 30,1 | 37,0 | 0,6 | 100,0 | |
M09-18 | 2,0 | 8,8 | 20,7 | 30,3 | 37,5 | 0,7 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Dès mai 2018, l’amélioration des conditions de crédit (allongement de la durée des prêts accordés et assouplissement des conditions d’octroi) a favorisé un sursaut de la production bancaire classique : la réduction de la production de PTZ et de PAS ayant conduit les établissements distributeurs à accroître leur production bancaire classique.
Néanmoins, après un mois d’août traditionnellement très tranquille, la demande ne s’est pas redressée en septembre comme à l’habitude.
Ainsi en septembre 2018, le rythme d’évolution de l’activité s’est affaibli pour la production, pour même redevenir négatif pour le nombre de prêts, avec - 1.0 %.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
Juillet à Septembre 2018* |
+ 7,7 % |
- 1,0 % |
Octobre 2017 à Septembre 2018** |
- 1,5 % |
- 7,4 % |
Même si le repli de l’activité mesurée en niveau annuel** glissant s’est atténué au cours du printemps, la tendance baissière du marché persiste, amplifiée par l’atonie de la demande constatée récemment.
COÛT RELATIF MOYEN
Après avoir progressé à un rythme soutenu durant les deux dernières années (+ 4.2 % en 2016 et + 4.0 % en 2017), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente encore, mais à un rythme moins rapide qu’auparavant (+ 2.5 % sur les 9 premiers mois de 2018, en glissement annuel).
Néanmoins, le coût relatif s’établit à 4.1 années de revenus en septembre 2018, comme il y a un an à la même époque. Il reste donc sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu’alors.
En effet, les revenus des ménages n’augmentent que modérément, leur évolution étant maintenant près de trois fois moins rapide que celle du coût des opérations réalisées.
Dans le même temps, le niveau de l’apport personnel recule rapidement (- 6.4 % sur les 9 premiers mois de 2018, en glissement annuel). L’allongement de la durée des prêts accordés a permis de compenser partiellement la hausse des prix de l’immobilier et la dégradation des soutiens publics, contribuant au maintien sur le marché d’une partie des ménages jeunes et modestes, en primo accession pour la plupart d’entre eux et faiblement dotés en apport personnel.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Cependant, et en dépit de conditions de crédit qui restent propices à la réalisation des projets immobiliers des ménages, leur permettant de supporter des coûts d’opérations plus élevés, l’indicateur de solvabilité de la demande ne parvient pas à se ressaisir, confirmant le recul observé depuis la fin de l’année dernière. D’autant que la dégradation des soutiens publics renforce maintenant les conséquences que la hausse des coûts des opérations réalisées imprime sur l’indicateur de solvabilité depuis plus de deux années.