Mai 2018
En mai 2018, les taux des crédits du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.46 % en moyenne.
La reprise de l’inflation dont le rythme s’accélère depuis la fin de l’année dernière a ainsi comme conséquence que les taux d’intérêt réels n’ont jamais été aussi bas depuis le début des années 2000.
Avec l'allongement des durées, la plupart des établissements de crédit ont ainsi amélioré les conditions des prêts face à une demande qui s’affaiblit depuis une année et afin de limiter l’impact notamment de la dégradation des soutiens publics à la primo accession à la propriété.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | mai 2018 | TENDANCE |
Taux | 1,46 % | |
Durée | 224 mois 18.7 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1,51 % |
|
Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,46 % |
|
Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
En année glissante | Montant de Production - 5,3 % Nombre de prêts - 10 7 % |
Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis à 1.46 % en moyenne.
Les taux des crédits diminuent encore depuis le début de l’année. En mai 2018, ils sont revenus à leur niveau de février 2017, en dépit de l’allongement de la durée des crédits accordés.
La reprise de l’inflation dont le rythme s’accélère depuis la fin de l’année dernière a ainsi comme conséquence que les taux d’intérêt réels n’ont jamais été aussi bas depuis le début des années 2000.
Cette situation est rendue possible par les conditions de financement et de refinancement de la production qui prévalent, ainsi que par une concurrence par les taux toujours très vive entre les établissements de crédit. Mais surtout, face à une demande qui s’affaiblit depuis une année et afin de limiter l’impact de la dégradation des soutiens publics à la primo accession à la propriété, la plupart des établissements de crédit ont amélioré les conditions des prêts qu’ils proposent aux ménages modestes.
Cependant les évolutions des taux observées depuis août 2017 ne sont plus suffisantes pour faire rebondir la demande : la hausse des prix de l’immobilier a trop altéré la solvabilité de la demande, depuis plus d’un an déjà.
Depuis décembre 2017, les taux ont diminué de :
La baisse des taux constatée a été générale depuis décembre 2017 :
• 7 points de base sur les prêts à taux fixe de 15 ans
• 8 points de base sur les prêts à taux fixes de 20 ans
• 11 points de base sur les prêts à 25 ans
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,22 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,08 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,33 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Mai 2018 | 1,46 | 1,25 | 1,44 | 1,68 |
TAUX PAR GROUPES
En outre, ce sont les emprunteurs des 3ème et 4ème groupesqui ont bénéficié des baisses de taux les plus fortes :
- de 15 points de base pour les prêts à 25 ans
- de 8 points de base pour les prêts à 15 et 20 ans.
En revanche la baisse a été modeste pour les emprunteurs du 1er groupe, de l’ordre de 4 points de base.
MAI 2018 | DÉCEMBRE 2017 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe | 1,01 | 1,17 | 1,41 | 1,03 | 1,23 | 1,47 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 1,18 | 1,35 | 1,61 | 1,22 | 1,42 | 1,71 |
(en %) | 3ème groupe | 1,29 | 1,47 | 1,71 | 1,36 | 1,55 | 1,85 |
4ème groupe | 1,55 | 1,72 | 1,96 | 1,65 | 1,85 | 2,12 | |
Ensemble | 1,25 | 1,44 | 1,68 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
DURÉE
En mai 2018, la durée des prêts accordés était de 224 mois en moyenne contre 220 mois en avril.
Ainsi, les durées des prêts bancaires se sont accrues :
- de 17 mois depuis début 2014
- de 5 mois sur la seule année 2017
- de 6 mois depuis début 2018.
Avec l’allongement des durées moyennes intervenu depuis le début de l’année, les établissements de crédits s’efforcent d’amortir les conséquences de la dégradation des soutiens publics sur la solvabilité des ménages modestes.
Dans le cas des prêts à l’accession, la part de la production à 25 ans et plus s’est établie à 37.7 % en mai 2018.
La durée moyenne observée en mai 2018 a ainsi retrouvé les niveaux élevés constatés au second semestre 2007.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
- de 10 | 10 à 15 | 15 à 20 | 20 à 25 | 25 à 30 | 30 et + | Ensemble |
Accession | 2014 | 4,9 | 16,6 | 33,3 | 30,1 | 14,4 | 0,6 | 100,0 |
2015 | 4,0 | 14,3 | 31,8 | 32,4 | 16,9 | 0,5 | 100,0 | |
2016 | 3,3 | 13,3 | 29,9 | 32,3 | 21,0 | 0,2 | 100,0 | |
2017 | 2,9 | 11,6 | 27,1 | 31,6 | 26,6 | 0,2 | 100,0 | |
T1-18 | 2,2 | 10,3 | 24,6 | 30,7 | 31,9 | 0,3 | 100,0 | |
M04-18 | 2,3 | 9,1 | 21,3 | 30,0 | 36,7 | 0,6 | 100,0 | |
M05-18 | 2,1 | 9,0 | 21,5 | 29,7 | 37,1 | 0,6 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Depuis avril 2017, la demande a présenté des signes d'essoufflement qui se sont confirmés au fil des mois, mis à part une courte embellie en novembre 2017, due au rebond inattendu du marché du neuf (réalisation anticipée d’opérations immobilières suite à l’annonce d’une dégradation en 2018 des aides à la primo accession et à l’investissement locatif privé).
Le ralentissement de la demande s’est confirmé avec l’arrivée de l’hiver. Et depuis, le marché est à la peine. Les évolutions constatées depuis le début de l’année 2018 confirment cette tendance, en dépit de conditions de crédit excellentes.
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
Mars 2018 à Mai 2018 |
- 5,9 % |
- 13,9 % |
Juin 2017 à Mai 2018 |
- 5,3 % |
- 10,7 % |
Ainsi, l’activité mesurée en niveau annuel glissant s’inscrit sur une tendance baissière qui se renforce au fil des mois
COÛT RELATIF MOYEN
Après avoir progressé à un rythme soutenu durant les deux dernières années (+ 4.2 % en 2016 et + 4.3 % en 2017), le coût des opérations réalisées par les ménages augmente encore, mais à un rythme moins rapide qu’auparavant (+ 3.6 % depuis le début de 2018, en glissement annuel).
Néanmoins, le coût relatif s’établit à 4.2 années de revenus en mai 2018, au niveau le plus élevé constaté jusqu’alors.
En effet, les revenus des ménages qui réalisent ces opérations augmentent à un rythme plus modéré qu’en 2017 (+ 1.2 % depuis début 2018, en glissement annuel, après + 2.1 % en 2017 et + 1.0 % en 2016) et leur évolution est toujours moins rapide que celle du coût des opérations réalisées.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Dans le même temps, et après deux années de ressaisissement (+ 1.5 % en 2017, après 0.0 % en 2016), le niveau de l’apport personnel rechute fortement (- 1.9 % depuis début 2018, en glissement annuel).
L’allongement de la durée des prêts accordés a permis de compenser partiellement la hausse des prix de l’immobilier, contribuant au maintien sur le marché d’une partie des ménages jeunes et modestes, en primo accession pour la plupart d’entre eux et faiblement dotés en apport personnel.
Cependant, et en dépit de conditions de crédit qui restent propices à la réalisation des projets immobiliers des ménages car leur permettant de supporter des coûts d’opérations plus élevés, l’indicateur de solvabilité de la demande ne se ressaisit pas, confirmant le recul observé depuis la fin de l’année dernière.
D’autant que la dégradation des soutiens publics renforce maintenant les conséquences que la hausse des coûts des opérations réalisées imprime sur l’indicateur de solvabilité près de deux années.