Avril 2020
En avril 2020, le taux moyen reste encore sous l’inflation, comme cela se constate depuis près de deux années. Une telle configuration de taux inédite depuis la Libération a largement facilité l’accès des ménages aux crédits immobiliers jusqu’au déclenchement de la crise sanitaire du Covid-19.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | AVRIL 2020 | MARS 2020 | TENDANCE |
Taux | 1,17 % | 1,15 % | |
Durée |
231 mois |
229 mois 19,1 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1,19 % |
1,16% |
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Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,19 % 1,20 % |
1,17 % 1,19 % |
|
Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
|
En année glissante | Montant de Production - 3.0 % Nombre de prêts - 6.3 % |
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Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Le taux moyen des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) s'établit à 1,17% en avril 2020.
Depuis décembre 2019, le taux moyen ensemble du marché ne reprend qu'1 ou 2 points de base par mois.
Vous pouvez afficher les valeurs en survolant le graphique et zoomer sur une partie en cliquant sur la courbe, sur le début de période souhaitée, et en déplaçant le pointeur jusqu'à la fin de la période, tout en maintenant le bouton de la souris enfoncé
En avril 2020, il s’établit encore sous l’inflation, comme cela se constate depuis près de deux années. Une telle configuration de taux inédite depuis la Libération a largement facilité l’accès des ménages aux crédits immobiliers jusqu’au déclenchement de la crise sanitaire du Covid-19. Mais depuis la mi-mars, les conséquences de la mise en œuvre du confinement se sont conjuguées avec celles des recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF).
La déformation de la structure de la production de crédits qui s’observait depuis le début de l’année s’est poursuivie et la part des emprunteurs les moins dotés en apport personnel (les emprunteurs modestes et/ou ceux qui sont en primo accession) a encore reculé. Cela a presque complètement neutralisé la lente remontée des taux des prêts annoncés dans les barèmes des banques et le taux moyen des crédits a pu se stabiliser.
En conséquence, alors que le taux d'ensemble ne remonte que lentement, (de 5 points de base), les taux du secteur concurrentiel ont repris de 7 à 8 points de base depuis décembre 2019 selon leur durée à l’octroi.
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,21 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,10 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,38 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Décembre 2018 | 1,43 | 1,21 | 1,41 | 1,63 |
Décembre 2019 | 1,12 | 0,88 | 1,05 | 1,31 |
Avril 2020 | 1,17 | 0,96 | 1,13 | 1,38 |
Ainsi, depuis décembre 2019, les taux moyens se sont accus de :
- 5 points de base sur l'ensemble du marché pour 1.17 % en avril 2020
- 5 points de base sur le marché de l'ancien pour 1.19 % en avril 2020
- 6 points de base sur le marché du neuf pour 1.19 % en avril 2020
TAUX PAR GROUPES
Sur 15 ans
La moitié des ménages bénéficient encore de prêts à un taux moyen inférieur à 1 %. En revanche, les emprunteurs du 4ème groupe supportent un taux supérieur à la moyenne (1,22%).
Sur 20 ans
Seuls les emprunteurs du 1er groupe trouvent encore des taux à moins de 1 % (0,88%).
Sur 25 ans
Tous les crédits octroyés le sont à un taux supérieur à 1 %. Les emprunteurs du 4ème groupe, ceux qui ne présentent pas en général les meilleurs profils (niveaux des revenus et de l’apport personnel, durée des crédits octroyés, …), les taux sont maintenant de 1.65 %.
Avril 2020 |
Décembre 2019 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe |
0,72 |
0,88 | 1,11 | 0,63 | 0,83 | 1,05 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 0,88 | 1,02 | 1,30 | 0,81 | 0,98 | 1,25 |
(en %) | 3ème groupe | 1,00 | 1,17 | 1,43 | 0,95 | 1,10 | 1,37 |
4ème groupe | 1,22 | 1,42 |
1,65 |
1,14 | 1,33 | 1,57 | |
Ensemble | 0,96 | 1,13 | 1,38 | 0,88 | 1,05 | 1,31 |
Le 1er groupe rassemble les 25% d’emprunteurs dont le taux est le plus bas (valeurs des taux inférieures au 1er quartile, Q1).
Le 4ème groupe, les 25% d’emprunteurs dont le taux est le plus élevé (valeurs des taux supérieures au 3ème quartile, Q3).
Le 2ème groupe rassemble donc les 25% d’emprunteurs dont le taux est compris entre Q1 et la médiane.
Et le 3ème groupe, les 25% d’emprunteurs dont le taux est compris entre la médiane et Q3.
DURÉE
En avril, la durée moyenne des prêts s'élève à 231 mois, contre 229 mois en mars.
La durée moyenne des prêts bancaires est restée à peu près stable durant toute l’année 2019. La diminution constatée en janvier 2020 avait été sensible, 4 mois de moins qu'en décembre 2019, alors que la plupart du temps les durées s’allongent à cette période de l’année. : Elle avait accompagné la déformation de la structure de la production avec le recul de la part des clientèles les moins bien dotées en apport personnel, s’inscrivant dans la logique des adaptations de l’offre attendues lors de la mise en œuvre des recommandations du HCSF.
Depuis, la durée moyenne a retrouvé à peu près son niveau de l’année 2019 et s’établit sur les valeurs les plus élevées observées.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
10 et moins | + de 10 à 15 | + de 15 à 20 | + de 20 à 25 | + de 25 | Ensemble |
Accession | 2012 | 10,8 | 23,5 | 35,5 | 28,9 | 1,3 | 100,0 |
2014 | 10,6 | 24,3 | 41,4 | 22,6 | 1,1 | 100,0 | |
2016 | 8,6 | 20,8 | 40,3 | 29,4 | 1,0 | 100,0 | |
2018 | 6,6 | 16,4 | 32,9 | 42,3 | 1,7 | 100,0 | |
2019 | 5,5 | 14,4 | 31,3 | 47,1 | 1,8 | 100,0 | |
T1-2020 | 5,1 | 13,3 | 32,2 | 48,4 | 1,0 | 100,0 | |
Avril 2020 | 4,5 | 12,9 | 33,0 | 48,9 | 0,6 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Le marché s'est dégradé les deux premiers mois de 2020 et avec le déclenchement de la crise du Covid 19, le mois de mars a été très perturbé.
En avril 2020, la production recule encore fortement, pour l'activité mesurée en trimestriel glissant* :
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
* février à avril 2020 |
- 22,8 % |
- 25,0 % |
** mai 2019 à avril 2020 |
- 3,0 % |
- 6,3 % |
En niveau annuel glissant**, l’activité mesurée est donc maintenant aussi en recul, après plusieurs mois de décrochage de la demande.
COÛT RELATIF MOYEN
Le coût des opérations réalisées par les ménages augmente maintenant plus rapidement que par le passé : +6.8 % sur les 4 premiers mois de l’année 2020 en glissement annuel, contre +2.6 % en 2019. Ceci est la conséquence de l’augmentation des prix des logements anciens qui se renforce depuis l’automne dernier et le déplacement de la production vers les clientèles plus aisées, qui réalisent des opérations les plus coûteuses.
Ainsi, le coût relatif augmente encore pour parvenir au niveau le plus élevé constaté avec 4.5 années de revenus en avril 2020, contre 4.4 années de revenus il y a un an à la même époque.
Pourtant, les revenus des ménages qui réalisent ces opérations augmentent plus rapidement que par le passé : + 2.8 % depuis début 2020 en glissement annuel, contre + 0.5 % en 2019. C’est la conséquence du recul de la part des clientèles jeunes et/ou modestes qui étaient rentrées sur le marché en 2019 grâce à des taux d’apport personnel particulièrement bas et donc des taux d’effort à l’octroi élevés.
INDICATEUR DE SOLVABILITÉ DE LA DEMANDE RÉALISÉE
Jusqu’en 2019, la baisse des taux d’apport personnel avait permis d’élargir les marchés immobiliers, comme aucun dispositif de soutien public n’avait permis de le faire. La mise en œuvre des recommandations du HCSF de décembre 2019 a modifié la situation et la remontée des taux d’apport y fait écho.